Une église en fête, la première église du couvent de la Visitation

Plus que d’assurer leur confort personnel, l’objectif des religieuses était de faire construire une église pour remplacer la modeste chapelle dont elles avaient dû se contenter jusqu’alors. Alors que leurs finances ne permettaient pas une telle dépense, elles se lancèrent avec confiance dans cette belle entreprise et eurent la joie de pouvoir y célébrer la solennité de la canonisation de leur fondateur, Saint François de Sales, en 1670.

Laissons les religieuses décrire elles même la maison qu’elles offrirent au Seigneur, telle qu’elle se présentait lors des solennités de la canonisation du saint.

« Une vaste porte à la rustique, ornée des armes de la maison, entre ses frontons d’ordre dorique, qui regarde une des plus belles rues de la ville, donne entrée à une petite cour, par laquelle on aborde obliquement au Monastère, et directement à l’Eglise, dont la porte du même ordre que la première est rehaussée de deux grandes marches, entourée de 4 colonnes de 8 pieds de haut, soutenues de leurs pieds d’estaux, couronnées de chapiteaux, architraves, frises, corniches et frontons, au milieu desquelles s’élève une croix de cinq pieds, qui semble avoir pour couronne un œil de bœuf, environné de deux grandes fenêtres carrées, avec corniches et frontons comme le reste du portail duquel on passe à l’Eglise. Elle est toute d’ordre ionique et rappelle le calvaire étant en forme de croix, dont la nef fait le long ; le dôme la couronne ; le derrière de l’autel, la haute extrémité, et les collatéraux de part et d’autre, un peu enfoncée, en font la croison. Cette nef est d’une étendue de 46 pieds de long, élevée de 34, élargie de 24. Quatre grands pieds d’estaux, bien délicatement travaillés, soutiennent les pilastres, qui soutiennent l’architrave, les frises et corniches qui règnent tout autour de l’Eglise, au dessin desquelles posent les arrachements de la voûte, qui contient deux vives arrêtes à la moderne. Quatre grands jours, deux de chaque côté, éclairent parfaitement sans y comprendre ceux du portail.