Une église en fête, la première église du couvent de la Visitation

L’Ostensoir était d’une hauteur plus qu’ordinaire, tout parsemé de pierreries, qui éclataient sur l’or dont il était couvert ; il jetait un grand nombre de rayons qui portaient quantité de pierres précieuses, dont il recevait un brillant merveilleux. C’est une pièce dont la beauté, l’éclat et la rareté attirait tous les yeux, qui de l’admiration portaient tous les cœurs au respect et à l’adoration pour le Sacrement d’amour qu’elle renfermait entre deux cristaux garnis de perles fines. C’est ce qui a paru le plus magnifique, et ce qu’on a le plus admiré en cette solennité, pour laquelle il avait été fait spécialement.

L’Autel était chargé et le tabernacle entouré d’une infinité de très beaux vases d’argent de toutes grandeurs, remplis de fleurs naturelles et artificielles ; Il y avait aussi grand nombre de chandeliers d’argent, dont les lustres et la lumière confusément mêlés à l’éclat et à la lueur du grand tableau du tabernacle faisaient paraître l’Autel tout en feu, de sorte que Saint François de Sales paraissait être au milieu de ces feux célestes dont il fut autrefois miraculeusement environnés.

Deux grands lustres, avec leurs cadres de vermeil, leurs pendants d’argent, de rubans et garnitures, remplissaient majestueusement la face des deux piédestaux des colonnes plus voisines de part et d’autre du Tabernacle, où ils paraissaient dans l’éclat d’une grande beauté, comme des monuments riches et estimés de la bienveillance de Monseigneur notre Evêque, qui en avait fait présent. Quand de petits cadres extrêmement beaux faisaient l’ornement des degrés du tabernacle.