Restauration du Monastère (1817)

On obtient des fondatrices de Fribourg

Enfin, le 1er Septembre 1817, cette dévouée Mère Thérèse Chantal lui annonça qu’elle avait obtenu ce que leurs cœurs désiraient si ardemment, disant que connaissant le mérite de notre Très Honorée Mère Marie Thérèse de Tholozan, elle l’avait, dans sa demande, désignée pour être à la tête de l’établissement ; que la Supérieure, pour se déterminer à ce sacrifice, à celui de sa chère déposée et d’une jeune Sœur, avait consulté son Évêque, lui communiquant sa lettre, et que sa Grandeur avait répondu, sans hésiter, qu’elle voyait là l’œuvre de Dieu, qu’elle devait s’y prêter de tout son pouvoir.

Cette respectable Mère, ne voulant rien négliger dans une affaire qu’elle semblait regarder comme la sienne propre, spécifiait la manière dont Mgr de Metz devait faire la demande à celui de Lausanne et Genève, instruisait nos sœurs de la réception qui devait être faite aux fondatrices, leur indiquant ce qu’elles avaient à lire pour cela dans nos écrits, et engageait à envoyer un Ecclésiastique de confiance à Fribourg.

Cette lettre causa une joie sensible à la petite réunion, le nom de Tholozan excita les plus ardents désirs, et Monseigneur voulut bien de son côté faire les démarches nécessaires pour une entière réussite. Nos sœurs se hâtèrent de faire les préparatifs que permettaient leur local et leur pauvreté : deux petites chambres furent coupées par des grilles, qui en faisaient, à l’intérieur et à l’extérieur, de petits cabinets plutôt que des parloirs.

Pendant que tout se disposait à Metz, la respectable Supérieure de Chambéry poussait ses attentions jusqu’à écrire à la Très Honorée mère Constance-Félicité de Chazel, Supérieure de nos sœurs réunies à Nancy, pour l’avertir du succès de ses démarches et lui insinuer d’inviter nos chères fondatrices à se reposer un jour chez elle, afin de faire cette connaissance avantageuse, qui a établi l’intimité cordiale qui a toujours régné entre nos deux familles. Comme la digne mère de Fribourg avait dit ne pouvoir donner nos écrits, et que nos Sœurs en étaient à peu près dénuées, la digne mère Thérèse de Chantal portait sa bonté jusqu’à prier notre respectable Sœur la supérieure de Nancy de donner à nos Mères tout ce qu’elle pourrait en ce genre : ce qu’elle a fait avec une générosité qui excite notre reconnaissance.»