Restauration du Monastère (1817)

Guérison et vocation de notre Sœur Marie Félicité de Marion (suite)

Cependant, Mmes ses filles multipliaient leurs soins et leurs attentions pour la conservation d’une mère qu’elles chérissaient si justement ; et sa famille était désolée de voir que les médecins ne donnaient plus aucun espoir. Le bruit des miracles que Dieu opérait par l’invocation du saint nom de Jésus, et par les prières du Prince Alexandre de Hohenlohe (12), commençait alors à se répandre. Sur la fin de l’année 1821 les parents de notre chère Sœur l’engagèrent à recourir à ce moyen puissant pour obtenir la guérison. Elle résista d’abord à leurs désirs, parfaitement résignée à la mort : elle était persuadée que Dieu voulait la retirer de cette vallée de larmes et de misères ; mais enfin elle fit céder ses vues particulières à la décision de son Confesseur, et ce fut lui qui se chargea de solliciter les prières du nouveau thaumaturge.

Dans la crainte qu’on ne put recevoir une réponse assez prompte, le Prince fut supplié de vouloir bien prier pour Mme de Salse le 15 décembre : elle se disposa ce jour là, par la réception des Sacrements, à recevoir les grâces du ciel ; mais elle n’éprouva pas de changement, les prières efficaces de ce saint Prêtre n’étant pas unies aux siennes.

Dans les premiers jours de janvier 1822, la lettre du Prince arriva : elle était de Bamberg en date du 22 décembre ; il fixait ses prières au 20 janvier à 8 heures du matin, et l’exhortait à s’y unir. Les nombreux parents et amis de notre chère Sœur furent alors remplis d’espérance ; elle seule ne partageait pas ce sentiment ; en voici la raison : les prières du thaumaturge avaient été aussi demandées et fixées au même jour pour la guérison de deux respectables Ecclésiastiques de cette ville, l’un paralytique, et l’autre aveugle. La chère malade crut humblement que, n’étant pas si bien disposée qu’eux pour recevoir une si grande faveur, ni dans le cas de procurer la même gloire à Dieu, l’efficacité des prières du Prince retomberait sur ces dignes Prêtres. Il devait en être tout autrement : et le Seigneur qui voulait les perfectionner par leurs infirmités, voulait guérir notre chère Sœur, pour lui donner le temps de se rendre plus digne de lui par le sacrifice de tout elle-même dans la religion.

12 – Voir note 5, p. 35.