Restauration du Monastère (1817)

Acquisition qui cause bien des peines (1818)

Cette force d’esprit elle la signalait surtout pour parvenir à établir la clôture et l’observance, à quoi elle trouvait à chaque pas de nouveaux obstacles, au dehors par les contradictions, et au dedans par l’exiguïté du local. L’année suivante, elle fit des démarches pour acquérir une maison plus vaste. Dieu permit que cette âme droite et simple tombât, à cette occasion, dans un piège qui lui procura de nouvelles épreuves.

Un particulier, qui avait envie de se défaire avantageusement de sa maison, sans toutefois le laisser paraître, s’arrangea un jour, dans l’après-midi, avec une amie de la Communauté, à qui il persuada que c’était ce qui nous convenait, ajoutant que si on la voulait, il fallait passer le contrat le soir même, que le lendemain il ne serait plus temps. Cette dame vient aussitôt trouver notre bien chère Mère, lui vante le local et l’avantage qu’il y aurait d’acquérir en même temps la maison voisine, pour laquelle elle fait encore les démarches nécessaires.

Notre Digne Mère, à qui sa simplicité ne permettait aucune défiance, croit voir là une conduite de Providence, et, sans rien voir par elle-même, passe les contrats le soir même. Mais quelle n’est pas sa peine quand, visitant les lieux le lendemain elle reconnaît qu’il est impossible d’y établir une clôture religieuse ; c’est en vain qu’elle réclame, le propriétaire qui l’avait si malheureusement prise, lui dit que sa maison est vendue, qu’elle ne peut pas retourner sur ses pas ; quant à l’autre, comme il avait de la droiture, il répartit qu’il n’avait cédé sa maison que pour obliger la Communauté, que du moment où elle ne lui convenait pas il n’y avait rien de fait.

Il fallut donc conserver la première qui fut revendue ensuite avec une perte assez considérable. On n’avait pas eu le temps de consulter Monseigneur pour cette fâcheuse affaire, il en fut très mécontent, et en parla même à la digne Mère Marie-Régis de Montjoie, se montrant dès lors fort refroidi à notre égard, exprimant son regret d’avoir fait venir nos chères fondatrices.