Restauration du Monastère (1817)

Retraite (septembre 1829)

La grâce de la visite fut suivie d’une autre ; au mois de septembre, le Révérend Père Sellier, Jésuite, nous a donné une retraite. Ce respectable fils de St Ignace, dont tout l’extérieur portait l’emprunte de la sainteté, nous faisait chaque jour trois instructions dans lesquelles il parlait avec tant de zèle, de force et d’onction qu’il pénétrait jusqu’au fond de l’âme ; aussi n’ont-elles pas été sans fruit ; nos élèves assistaient à deux des instructions, la troisième nous était toute spéciale. Toutes renouvelées par de si puissants moyens, nous fîmes avec toute la ferveur qui nous fut possible nos retraites annuelles.

Le Seigneur, qui se plaît quelque fois à varier ses dons, a fait succéder à ces précieuses faveurs une assez longue et pénible épreuve. Pendant plusieurs mois nous avons eu un grand nombre de malades, tant dans la Communauté qu’au pensionnat. Notre maison était presque entièrement convertie en infirmerie, cependant, grâce à la divine bonté, aucune de ces maladies n’a été mortelle. Il n’en a pas été de même pour notre bien aimée Sœur Louise-Raphaël Müller, qui ter-mina sa vertueuse carrière à notre Monastère d’Annecy, le 23 décembre 1827. Elle nous avait constamment édifiée par la pratique fervente de toutes les vertus, mais surtout par son infatigable charité.

Notre Très-Honorée Mère espérait toujours la revoir parmi nous, et, par son moyen, établir entre notre Monastère et celui d’Annecy la plus parfaite conformité. Son édifiante mort, en nous ôtant cette espérance, nous laissa la confiance qu’elle recueillait le fruit de ses bonnes œuvres, et qu’elle nous servirait de médiatrice auprès de Dieu.