Restauration du Monastère (1817)

Départ d’une Novice (Sr Marie Joséphine Gand).

(9)

Avec elle partit une Novice, dont nous croyons devoir parler ici, pour montrer la fidélité avec laquelle on doit correspondre à sa vocation : celle-ci a regretté le reste de sa vie de n’avoir pas eu le courage de faire les sacrifices que Dieu demandait d’elle.

C’était une demoiselle d’une quarantaine d’années qui, après avoir passé quelques temps en chambre dans notre Monastère, avait sollicité et obtenu son entrée au Noviciat. Elle fut reçue à l’habit, malgré plusieurs misères dont on espérait que la grâce de la vocation la ferait triompher ; mais il n’en fut pas ainsi : cette demoiselle était trop rapprochée de sa famille et trop occupée de ce qui la concernait pour entrer dans l’esprit de notre Saint Institut : ce n’était que lettres et visites dans l’intérêt de ses chers parents dont elle était plus occupée que d’elle même.

Comme elle était extrêmement nerveuse, les observations qu’on devait lui faire nuisaient à sa santé, et nos bonnes mères avaient vu avec peine qu’on ne pouvait l’admettre. Cependant, comme elles lui reconnaissaient de la vocation, elles pensèrent que si elle avait le courage de s’éloigner des occasions, elle en pourrait mieux comprendre et pratiquer les devoirs ; elles lui proposèrent de se joindre à notre chère Sœur Louise Raphaël, lui montrant une nouvelle source de grâces près des Reliques de nos Sts Fondateurs.

Après bien des difficultés, la Novice, voyant qu’elle ne serait pas reçue ici, y consentit ; notre digne Sœur la déposée eut la bonté de faire les démarches nécessaires près de la Très-Honorée Mère qui allait gouverner ce Monastère, et en obtint qu’elle ne quitterait pas notre saint habit. Elle se rendit donc à notre 3ème Monastère de Paris, rendez-vous des Sœurs qui allaient relever le cher berceau de l’Institut ; mais arrivée là, le souvenir de sa famille lui ôta le courage d’aller plus loin, et 15 jours après, elle voulut revenir dans notre maison. Elle fut précédée de quelques heures par une lettre de la respectable Marie Régis de Montjoie, qui témoignait à notre chère Fondatrice qu’elle ne la croyait pas propre à prendre notre esprit.

9 – Nom civil : Amélie Gand