Restauration du Monastère (1817)

Mort de notre Sœur Constance Alexis Parisot

La seconde fut notre chère Sœur Constance Alexis Parisot, dont la vie religieuse, marquée tout entière au coin de la charité, fut couronnée par une mort digne d’envie. Pendant 53 jours qu’elle resta sur son lit de douleur sans pouvoir digérer aucun aliment, elle nous édifia constamment par une patience angélique et une ferveur toujours croissante. Son désir de voir rompre les liens qui l’empêchaient de s’unir pour jamais à son Dieu était si vif qu’il fallait le modérer, en lui faisant faire des actes de résignation ; mais, pour lui adoucir ce retard, un de Messieurs les grand-Vicaires permit de lui réitérer le St Viatique autant qu’on le jugerait à propos, permission dont elle profita largement ; elle eut encore cette consolation trois heures avant son heureuse mort.

Si cette chère Sœur ne vivait plus alors que de Dieu, aussi n’était-elle plus occupée que de lui ; dès qu’on voulait lui parler de choses indifférentes, elle répondait : « Ne parlons point de tout cela, je vous en prie, je ne veux plus penser qu’au bon Dieu. » Sincèrement humble et pénétrée de la pensée des miséricordes du Seigneur, elle s’écriait souvent : « que de grâces, ô mon Dieu, que de grâces à une si grande pécheresse ».

Elle eut la consolation d’être visitée plusieurs fois par son digne frère, Directeur du Séminaire et chanoine honoraire, qui depuis notre fondation était notre Confesseur extraordinaire, et nous portait un vif intérêt. La dernière fois qu’elle le vit, elle eut un moment d’inquiétude qu’il calma, l’excitant à une entière confiance en la miséricorde de Dieu ; il lui donna ensuite l’absolution générale et lui appliqua l’indulgence plénière. En la quittant, il lui dit : « Adieu, ma Sœur, Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi : in domum Domini ibimus. » Elle répéta ces paroles après lui, et ce fut leur dernier adieu. Les derniers mots qu’on lui entendit prononcer furent : « Beau ciel ! Beau séjour. » Elle en alla jouir, ainsi que nous en eûmes la confiance, le vendredi 29 avril 1832 ; elle était âgée, ainsi que notre chère Sœur Paul Amélie, de 61 ans.

15 – Quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur – Ps 121 (122), traduction liturgique