Restauration du Monastère (1817)

Notice sur notre Sœur Marie de Chantal Hurlaux (1827)

Une fluxion de poitrine nous enleva notre respectable Sœur Marie de Chantal Hurlaux, notre économe, qui avait tant travaillé pour l’établissement de l’Institut en cette maison, et n’avait cessé de le faire pour l’avantage de la Communauté. Cette bien-aimée Sœur avait l’âme grande et généreuse, capable des entreprises les plus difficiles ; jusqu’à sa mort, elle remplit son emploi avec zèle, charité, et un abandon total aux soins de la divine Providence. Un excellent jugement et beaucoup de moyens l’ont rendue fort utile, surtout dans les difficultés de nos commencements.

Elle était bonne et charitable pour le prochain, s’oubliant elle-même pour aider les autres. Tant qu’elle fut maîtresse de son bien, elle se dépouilla même du nécessaire pour soulager les misères des pauvres, auxquelles elle a souvent fait des instructions touchantes, et si persuasives qu’elle eut le bonheur de convertir un luthérien. Elle priait sans cesse pour les besoins de son prochain, surtout pour les âmes du purgatoire. Sa charité envers les ouvriers était si grande qu’elle s’occupait non-seulement de leurs besoins temporels, mais encore plus de leur bien spirituel ; elle les excitait sans cesse à remplir fidèlement leurs devoirs de Chrétiens : aussi, elle avait acquis leur estime et leur respectueuse reconnaissance.

Sa grande foi, son amour pour Dieu, son abandon à la divine Providence, la soutinrent au milieu des peines intérieures et extérieures par lesquelles il plut à Dieu de l’éprouver.

Son humilité lui fit cacher, autant qu’il lui fut possible, toutes ses bonnes œuvres, se regardant comme la dernière, et préférant toujours les autres à elle ; elle ne craignait pas de pratiquer cette vertu, même à l’égard des personnes de service, pour réparer des premiers moments de vivacité qui échappaient à son caractère prompt et ardent.

Ses premières retraites étaient pour ainsi dire une oraison continuelle, dans la suite, Dieu l’y éprouva par des sécheresses et impuissances qui lui donnèrent occasion de prouver à Notre Seigneur la solidité et la constance de son amour, et de joindre cette mortification providentielle à celle qu’elle étendait à presque toutes ses actions, outre les pratiques de pénitence dans lesquelles elle ne s’épargnait pas.