Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle

Courage de nos Soeurs dans le bâtiment de l’église.

Elle poursuivit l’entreprise de notre église et fit célébrer la canonisation de notre Saint Fondateur ; nous allons suivre pour ces deux grandes choses la relation qui fut faite et imprimée à cette époque.

« De braves architectes italiens jetèrent les fondations de cet édifice et en suivirent la construction ; c’est une chose merveilleusement surprenante et presque incroyable, combien l’affection et le courage de ces ferventes Religieuses, ont paru grands pour l’érection de ce saint Temple, qu’elles destinaient à célébrer la gloire de leur Saint Fondateur. Elles n’ont rien épargné pour ce travail ennuyeux par sa longueur, et fatigant par les peines et les privations qu’il exigeait ; leurs biens, leurs vies mêmes ne leur semblaient rien à l’égard d’un si noble dessein. Elles s’immolaient agréablement à leur Dieu, portant à l’envi l’une de l’autre, avec un courage non moins invincible que généreux, les pierres, la chaux, le sable et le plâtre. Trois ans s’écoulèrent ainsi, pendant lesquelles elles voyaient ce bâtiment s’élever, comme un sacrifice, non seulement de leurs corps, mais beaucoup plus de leurs cœurs qu’elles présentaient incessamment à leur Epoux céleste. Elles eurent enfin la consolation de le voir achevé dans le mois de janvier 1672 ; Monsieur le Roux, Chanoine de la Cathédrale, Grand Vicaire et Père Spirituel du Monastère, en fit la bénédiction le 25 de ce mois, assisté du Confesseur de la Maison et d’autres ecclésiastiques.

Le cœur de ses chastes colombes était rempli d’allégresse, et les portait à unir la solennité de la canonisation à la propre fête de Saint François de Sales, mais l’Autel n’étant qu’à demi élevé, il fallut suspendre leur pieux empressement. La Très Honorée Mère laissa le soin et l’intendance de cet ouvrage, à la vigilance de la Soeur Assistante Françoise Catherine de Moncels, dont le zèle se signala admirablement en cette rencontre. Tout l’ouvrage fut terminé à la fin d’avril, et fit l’étonnement de toute la ville par sa beauté, et la rareté de sa forme moderne, en voici la description.