Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle

Monseigneur de Saint Simon, nouvel Évêque, promet sa protection à la Communauté.

Dans son second triennal, notre très Honorée Mère Marie Ursule de Custine, eut la consolation de voir un digne successeur de Mgr de Coislin sur le siège épiscopal de Metz. La Divine Providence nous donna en Monseigneur de Saint-Simon, un Prélat aussi distingué par son esprit et ses rares qualités, que par la pureté de sa foi, et la vivacité de son zèle à maintenir la plus exacte discipline dans son diocèse. Il nous fit d’abord l’honneur de donner dans notre église la Bénédiction du Saint-Sacrement, le jour de la Visitation, et celui d’entrer dans notre maison. Nous eûmes la satisfaction de le voir favorablement prévenu pour notre Communauté, et d’entendre dire à sa Grandeur, qu’il la regardait avec plaisir, comme des plus distinguées et régulières de son diocèse. Il reçut de la manière la plus gracieuse le compliment que deux de nos demoiselles Pensionnaires eurent l’honneur de lui faire, et nous fit celui de nous assurer dans les termes les plus obligeants de sa bienveillance et de sa protection. Un Prélat aussi accompli pouvait seul nous dédommager de la perte que nous avions faite de Mgr le Duc de Coislin, dont la mémoire sera toujours précieuse à notre Communauté, qui doit le regarder comme son Fondateur.

Mme la Comtesse de Belleisle, gouvernante de la ville de Metz, et Mme la comtesse de Laval, soeur de notre bon Prélat, vinrent recevoir dans notre chœur la bénédiction du Très Saint-Sacrement, avec cette dévotion et cette piété qui font l’édification du peuple en toute occasion. Au sortir du choeur, ces dames nous firent l’honneur d’entrer dans notre réfectoire, où nous avions préparé une collation propre, mais frugal. Madame la Comtesse de Belleisle n’y toucha que pour en faire part à quelques pensionnaires allemandes qu’il avait souhaité voir. Nous n’entreprendrons pas de faire l’éloge de cette dame, sa douceur, sa politesse et sa profonde piété, faisait l’admiration des grands et des petits. Presque toujours renfermée dans son hôtel, pendant l’absence de Monsieur le Comte de Belleisle, qui commandait sur le Rhin un corps d’armée, elle n’en sortait que pour aller dans les églises prier le Seigneur tandis que son illustre époux s’opposait aux ennemis ou garantir nos provinces des courses des Allemands.