Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle

On demande la Mère Marie Aimée Blaise pour le Monastère de Teyrargue.

Pendant que notre Très Honorée Mère Françoise Catherine de Moncel était à Paris, Mlle la marquise de Portes demanda à la Très Honorée Mère Marie-Thérèse Amelot, Supérieure de notre Monastère du faubourg Saint-Jacques, une Supérieure pour la petite Communauté de la Visitation qu’elle avait fondée dans son château de Teyrargue. Cette bonne Mère saisit cette occasion pour décharger notre Communauté de quelques Religieuses, et demanda à notre chère Mère notre Très Honorée Sœur Marie Aimée Blaise avec une compagne. Quoique cette proposition parut devoir faire plaisir dans la situation où nous réduisait la perte de notre procès, le bon cœur de notre Mère Françoise Catherine de Moncel fut ému quand on la lui fit ; mais le respect dû aux intentions de notre Saint Fondateur, et la considération particulière qu’on devait à Mlle de Portes, la fit consentir à souffrir l’éloignement d’une de ses plus chères filles, à qui elle donna pour compagne notre chère Soeur Louise Aimée Venant.

Elles sortirent de ce Monastère le 12 mars 1679, et, après un long et pénible voyage, elles furent reçues en celui de Teyrargue avec de grandes démonstrations de joie et de satisfaction. De son côté, cette nouvelle Mère eut beaucoup de consolation dans le gouvernement de cette vertueuse Communauté, où le souci des choses temporelles ne donnait aucune inquiétude à une Supérieure, l’illustre Fondatrice s’étant chargée de ces soins extérieurs. Au bout de quelque temps, ont connu par l’affaiblissement des forces et de la santé de notre chère Soeur Louise Aimée Venant, que l’air de ce pays là lui était tout à fait contraire. Dès que nos supérieurs en furent avertis, on lui envoya son obéissance de retour. Elle se mit en route, mais un fâcheux cancer ne lui permit pas de passer Lyon, où elle mourut au Monastère de l’Auticaille le 30 mai 1682. Elle y souffrit environ trois mois les douleurs de ce mal, avec une patience aussi digne d’admiration que le fut la charité de la Très Honorée Mère Marie Suzanne de Rians, et de ses chères filles, qui servirent et assistèrent notre chère Sœur en tous ses besoins, comme une Religieuse de leur Communauté. Notre Monastère de Bellecour voulu avoir part à cette charité, contribuant à la grande quantité de linge et de drogue qui étaitaient nécessaires dans cette terrible maladie. Le séjour de Teyrargue n’était guère plus convenable à la santé de la chère Mère Marie Aimée Blaise ; cependant elle s’accoutuma à l’air, et y gouverna 12 ans en deux fois. Lorsque, après la mort de Mlle de Portes, cette Communauté fut réunie à celle du Pont Saint-Esprit, cette bonne Mère, qui était en charge, rentra avec une joie dans le rang d’inférieure ; mais elle y resta peu, elle fut choisie à la nouvelle élection à la satisfaction des deux Communautés.