Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle

Protection du Ciel dans un orage.

Le 21 juin de l’année 1783, fête du Sacré-Coeur de Jésus, nous fûmes préservés de la foudre par une protection du Ciel toute spéciale. Dès le matin l’horizon menaça d’orage, cependant il ne se déclara qu’à trois heures, et le chant de nos vêpres n’en fut que peut troublé. Le Prédicateur commença son sermon, mais à la fin du premier point, on entendit un coup de tonnerre terrible, qui fut aussitôt suivi de trois autres si violents, qu’on le vit à l’instant tomber à mis hier sur la cour du Cloître ; puis il remonta en perçant vivement la nuée, et une abondance de grêles inonda notre maison. Cependant le prédicateur avait continué son discours ; Monsieur le célébrant le pria d’annoncer qu’on allait entonner le miserere, et, dès le premier verset, l’orage cessa de manière à manifester la Divine Miséricorde, à laquelle nous rendîmes nos humbles actions de grâces.

Secours de la Providence.

La divine providence se manifesta pour lors sur notre maison, de manière à nous prouver qu’elle vient toujours au secours de ceux qui, selon la parole du Sauveur, cherchent premièrement le Royaume de Dieu et sa justice. Monseigneur de Montmorency, notre digne Prélat, voulut bien d’abord donner la préférence à notre église, pour la fondation d’une Messe basse quotidienne, dont voici le sujet. Messieurs les Chanoines Réguliers de Saint-Augustin de l’Ordre de Saint-Antoine réunis, comme nous l’avons dit, à celui de Malte, avaient dans leur église plusieurs Messes de fondation. Après la réunion, Messieurs de Malte se décidèrent, avec l’agrément de Monseigneur, à faire le transport de ces Messes dans les églises des Monastères de Religieuses de cette ville.

Sa Grandeur, étant sollicitée en notre faveur par Monsieur de Vareilles, Abbé commanditaire de la Grâce-Dieu, Chanoines et Trésoriers de la Cathédrale de Metz, et Vicaire Général du Diocèse, qui nous a toujours honorées de ses bontés, nous accorda la Messe basse. Ce fut pour nous un double avantage, car, outre le bonheur d’avoir journellement deux Messe, l’heure de six heures procurent à nos chères Sœurs infirmes, qui ne peuvent attendre la Messe de Communauté, la facilité de communier à cette première.

Après ce premier bienfait, Monsieur de Vareilles, de concert avec Monsieur de Majainville, Princier de l’église Cathédrale de cette ville et notre Père Spirituel, dont nous avons toujours éprouvé l’affection paternelle, voulut bien nous recommander encore à la protection de Monseigneur, et lui exposer les dépenses onéreuses que nous en causer nos bâtiments. Sa Grandeur, touchée de notre position, nous fit la grâce de s’intéresser pour nous près de son éminence Monseigneur le Cardinal de La Rochefoucauld, qui nous accorda, du bureau de la commission, un secours de quelques années.