Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle

On reçoit une Religieuse Urbaniste.

Une Dame Clarisse, dite Urbaniste avait été mise chez nous par lettre de cachet, au commencement de la Supériorité de notre Très Honorée Mère, qui mit tous ses soins à examiner le sujet dont elle reconnut les excellentes qualités. Nous ne pouvons dire ici les raisons qui portèrent sa famille à solliciter ce changement, mais il nous fut avantageux ; car la satisfaction qu’elle goûta parmi nous lui fit concevoir le désir de s’y fixer, et Madame sa Mère ayant obtenu un bref de Rome pour sa translation d’Ordre ; après les procédures juridiques faites à l’officialité et les suffrages du Chapitre, notre chère Soeur Catherine Geneviève d’Hétier eut le bonheur de prendre notre Saint habit, et de faire la sainte Professions à la fin de son année de probation ; il y en avait cinq qu’elle habitait notre Monastère.

On supprime le Monastère de la Présentation, quatre Dames viennent dans le nôtre.

Dans le même temps, il nous fallut aussi recevoir quatre autres Religieuses, dont nous n’avons eu qu’à nous applaudir, ce fut au sujet de la suppression du Monastère des Dames de la Présentation, dite de Sainte Élisabeth, en cette ville. Le remboursement d’une partie de leurs fonds en billets de banque, les avait mises hors d’état de subsister de ce qui leur restait en fonds de terre, dont l’entretien et les réparations coûtent toujours beaucoup. Cette respectable Communauté, composée de 21 Religieuses du choeur et d’une Soeur converse, ne pouvant fournir à la dépense nécessaire pour subsister, fut dispersée dans les maisons Religieuses de Metz, où il fut payé pour chacune 300 livres de pension. Le 5 juillet fut le triste jour de leur séparation ; à cinq heures du matin, nous ouvrîmes notre porte à quatre de ces Dames, dont une avait sa Soeur Professe du choeur parmi nous. Notre Communauté crut devoir en cette occasion, quitter le service de Dieu pour celui du prochain, c’est pourquoi nous sortîmes de l’Oraison pour tâcher d’adoucir par toute la cordialité possible, la juste affliction dont ces bonnes Religieuses étaient pénétrées. Leur piété, leurs vertus, et toutes leurs excellentes qualités, nous rendirent leur société également aimable et édifiante.

Notre chère Mère Anne Joseph Bonneau laissa la Communauté au nombre de 23 Professes du voile noir, deux Novices, une Postulante pour le choeur, quatre Sœurs domestiques, une Novice pour ce rang, deux Soeur Tourières et une Postulante, 26 Pensionnaires et trois filles de services.